LA ROUMANIE ENTRE TRANSYLVANIE ET CARPATES



Lorsque nous évoquons la Roumanie aux personnes qui ne connaissent pas cette contrée, les réactions sont plutôt troublantes.  Vous n’avez pas peur, avec la guerre en Ukraine ? Faites attention à vous avec les Roms*…

Personnellement, c’est grâce à d’autres voyageurs et de leurs blogs que j’ai eu très envie de m’y rendre et très vite on s’y est bien sentis tous les quatre, c’est la raison pour laquelle on a décidé d’y passer environ 3 semaines ;

Je vais tenter de vous décrire ce que nous avons vu de ce joli pays aux paysages somptueux, aux modes de vie et traditions authentiques, et ses villes et villages.


Rurale à 80% nous avons traversé de magnifiques décors vallonés de petits villages isolés avec les gens qui circulent en charette, des collines avec leur berger et son troupeau de moutons et de très belles montagnes. Nous avons adoré les cœur historique des petites villes de Transylvanie avec ses très beaux châteaux comme celui de Pelès ou de Bran.

 Si vous êtes pressés et que vous avez le nez sur votre montre, ce pays n’est pas fait pour vous ! Ce pays compte à peine 500 kms d’autoroutes et surtout des routes secondaires très abimés ou les dos d’ânes annoncés par des panneaux se font naturellement par les racines qui soulèvent l’asphalte ! La Roumanie est l’un des pays des plus pauvres de l’Union Européenne, le coût de la vie est environ 4 fois moins chère qu’en France.

Vendredi 1er juillet : Arrivée en Roumanie


La traversée en Bulgarie fut très rapide pour se concentrer sur la Roumanie. A l’approche du retour, il est important de se donner des priorités.

Nous traversons le pont du Danube en donnant 6 euros (que nous avions gardé depuis le début du voyage), et hop nous voila dans ce joli pays. La Roumanie ce n’est pas uniquement le pays de la légende de Dracula, c’est un pays authentique, avec de vraies valeurs ancestrales.

Bien que la Roumanie fasse partie de l’union européenne, elle n’est pas dans l’union européenne monétaire. La monnaie locale est le leu romain : 1 euros =4,85 leu roumains (environ).


Samedi 2 Juillet : Bucarest

41 degrés !









Point de départ de notre périple en Roumanie, nous ne savions pas à quoi nous attendre en visitant Bucarest, un samedi, avec plus de 40 degrés. Nous avons été agréablement surpris de cette ville pleine de paradoxe remplie de richesses architecturales, malheureusement fondée par le célèbre dictateur Ceausescu…

Saviez vous qu’au XIX e siècle elle était surnommée le « Petit Paris » ? En cause, la culture française s’est largement popularisée dans la ville.

La France et les français y occupent une place privilégiée. Certaines locutions se retrouvent dans le vocabulaire (merci notamment) en raison des origines latines de la langue et non slave. Et de plus, les nouvelles générations s’expatrient souvent en France, alors bien sûr ça crée des liens.

Nous démarrons dans un premier temps par le quartier historique.

cuera veche

 

passage villa crosse

D’abord la rue de Lipscani, qui a su conserver l’image des vieux quartiers en déambulant dans les rues pavées bordées de boutiques, de bars et de restaurants. Il se trouve près des ruines de la cour princière appelée Cuera Veche construite par Vlad l’empaleur, connue sous le nom de Dracula. Après déjeuner, nous traversons le passage Villa crosse, qui reliait la banque nationale. Après la chute du communisme ce passage, fut l’un des premiers endroits ou les gens ont eu le droit de fumer le narguilé. C’était agréable de se perdre dans les rues pavées, on découvre que Bucarest est une ville avec de nombreux lieux de bars à concept souvent orientés vers la gente féminine…

L’après midi, nous sommes allés en direction du palais du Parlement. Il représente clairement la folie du dictateur Ceausescu, qui ne faisait pas dans la dentelle. C’est le 2nd bâtiment administratif le plus grand après le Pentagone : 350000 m2, 270 sur 240 mètres, 86 mètres de hauteur et au total 1100 pièces. Qui dit mieux ? Sa construction inachevée a eu pour conséquence l’expulsion de milliers de personnes. L’entretien de ce bâtiment semble compliqué. Nous ne l’avons pas visité, peut-être étions nous épuisé par la chaleur écrasante. Nous repartons le lendemain à 10h30, déjà 35 degrés.

 

Dimanche 3 juillet : les volcans de boue


A Berca sur le site de Vulcanii noroiosi nous n’imaginions pas un jour nous balader sur des volcans de boue. Une découverte originale avec des cratères crachant de la boue, sans aucune activité
sismique.

Lundi 4 juillet : la gardienne de la prison de Doftana




Grâce à la communauté de voyageurs français, nous sommes allés découvrir la prison de Doftana, un ancien pénitencier situé à une centaine de kilomètres de Bucarest. Construite en 1895, la prison fut utilisée dans les années 1930 pour incarcérer les détenus politiques, notamment communistes. Durant cette période elle fut transformé en Musée, puis fut fermée et abandonnée pour des raisons financières. Ont donc été emprisonnés à Doftana Gheorghe Apostol, et le fameux Nicolae Ceausescu, dictateur, condamnés et exécutés à l’issue d’une procédure exécutive le 25 décembre 1989 (joyeux Noel…).

En urbex, nous sommes entrés par le grand portail cadenassé que nous traversons la grande allés enherbée pour explorer cette prison abandonnée. Digne d’un film avec ses toits parfois effondrés, les murs et les barrières des cellules étaient bien intacts. Plus nous déambulons, plus le son d’une cloche se faisait entendre. C’était la gardienne de la prison. Nous la prenons d’abord en photo dans une des coure pénitentiaire. Une fois de retour à l’intérieur elle nous bloqua le passage en haut des marches, Paula du grimper sur la rampe d’escalier car elle voulait lui donner des coups de cornes ! C’est bien d’une vache dont je vous parle. Pour détourner son attention, je suis allé chercher de l’herbe, c’est à ce moment que Charly a dit aux filles de s’enfuir en courant, alors que j’étais parti. Dans un petit recoin, elle m’aperçue et fit ½ tour en me barra le passage avec férocité, j’ai du me jeté dans les orties et les ronces en bas d’un escalier pour me protéger, en appelant à l’aide…Ma famille est venue à la rescousse !Nous sommes repartis en courant, malgré sa poursuite, cette fois ci nous fimes plus fort qu’elle.

Mercredi 6 juillet : Mines de Slanic et château de Pelès  

Nous avons pris un mini bus pour qu'il nous descende à 200 mètres sous terre, sans être vraiment rassuré vu la conduite sportive dans ce tunnel très étroit. Il y faisait 12 degrés. 

Le début de l'histoire de la mine de sel remonte à 1685, lorsque le prince Mihail Cantacuzino s'est rendu compte qu'il y avait des gisements de sel dans la région de Slănic Prahova et pour ouvrir une mine, il a acheté le domaine Slănic. D'après le document qui enregistre la transaction, il semble qu'avant 1685, il y avait d'anciennes mines de sel de faible profondeur, à 5 km à l'est de Slănic.En 1943, la mine de sel Unirea a été ouverte avec un nombre de 15 chambres, toutes avec un profil trapézoïdal. L'exploitation a été réalisée en 1972 et depuis, la mine est une attraction touristique très connue et sert de centre de loisirs souterrain, car elle comprend maintenant un Café, un terrain de tennis et même un sanatorium où les personnes souffrant d'asthme sont traitées avec succès, grâce au bénéfice d'un microclimat incroyable existant dans les profondeurs de la terre.


matériel des mineurs




La température constante de 12 ° C tout au long de l'année, l'humidité de 50%, la composition de l'air riche en sodium, la pression atmosphérique avec 18-20 mm de colonne de mercure plus élevée qu'à la surface du sol, l'absence des facteurs allergènes créent un microclimat spécial qui constitue un remède naturel pour traiter les maladies respiratoires. L'efficacité de ce microclimat a été découvert il y a plus de 100 ans.

Après les mines de Slanic, nous nous dirigeons au cœur des Carpates.

 









Une journée chargée de visite. Nous profitons que ce soit les vacances pour s’alléger en instructions et profiter des visites.

Les paysages sont splendides, les montagnes se cachent derrière les épaisses brumes et recouvrent des forêts insondables qui sont les refuges des loups et d’une population d’une partie des 7000 ours qui vivent en Roumanie (la plus grande population d’ours en Europe).

Nous démarrons par le château de Pelès, la résidence d’été de style néo-renaissance Allemande du premier roi de Roumanie : Carol I de Hohenzollern Sigmaringen et de son épouse, la reine Elisabeth de Wied (c’est sur ils étaient tranquilles ils ne pouvaient pas se disputer vu l’espace …).

Elle fut construite entre 1873-1914 d’après les projets de deux architectes autrichiens. Dès l’inauguration en 1883, le château a été équipés des commodités les plus modernes : chauffage central, électricité, eau courante, téléphone et après 1900 de deux ascenseurs électriques et d’un aspirateur central. Au vue du mobilier et de la décoration très chargée, ce n’est pas du luxe !

Nous n’avons fait que le 1er étage (soit 10 euros par adulte), et si nous faisions les  3 étages et bien l’entrée revenait à 10x3 euros, un budget conséquent pour 4 personnes.

A l’entrée, nous faisons la connaissance de Mona et Bleue, deux bagpakeuses de Poitiers en voyage pour 3 mois. Nous resterons 2 jours avec elles.

Nous avons visité les salles d’accueil du château, son salon d’honneur, le cabinet de travail, la salle de musique au désir de l reine Elisabeth destinés aux soirées littéraires et musicales. Ce fut aussi la salle où le conseil de la couronne a décidé le 3 aout 1914, la neutralité de la Roumanie, pour les deux premières années de la Première guerre Mondiale.

Il était temps de se trouver un spot pour la nuit, seulement il se présentait deux difficultés l’altitude et la présence des ours, qui mettaient les deux voyageuses en insécurité car elles dorment en toile de tente. Nous partîmes en repérage, nous nous installons au départ d’un circuit de randonnée ou deux locaux sont venus nous voir chacun leur tour pour nous prévenir de la présence des ours, certains pourraient charger Olya. La seconde personne a dit aux deux voyageuses, qu’elles ne devaient pas dormir en tente. Message reçu, leur sécurité avant tout, nous leurs installons un lit à l’intérieur de Pachy ! C’est donc à 7 (Olya était également à l’intérieur) que nous nous sommes endormis sereinement dans Pachy ! Moins spacieux que le château de Pèles, mais tellement heureux de faire de belles rencontres.

Jeudi 7 juillet : randonnée dans les Carpates sur les traces des ours






Bleue et Mona

un renard nous rend visite


des traces toutes fraiches d'ours

Vendredi 8 Juillet : Le rescue d’ours le plus grand d’Europe

La Roumanie compte une population de 7000 ours dispersés dans les 60% de forêts qui recouvrent le pays. Malheureusement beaucoup de cirques, de particuliers, de restaurants, et d’hôtels retiennent en captivité ces ours que nous sommes allés voir dans ce sanctuaire vivre en semi-liberté. Nous étions avec deux autres famille belges incroyablement doué pour parler les langues. En France, décidément nous ne sommes pas réputé pour être doué en langue étrangère.





cage dans lequel un des ours vivait

Pour beaucoup des ours accueillis,  ils ont passé plus de 10 ans, voir leur quasi-totalité de leur vie dans des cages pour attirer les touristes ou faire rire les gens dans les cirques. Les conséquences de cette vie de captivité sont irréversibles tant sur l’aspect physique que moral. Beaucoup deviennent paralysés. Jamais ils ne pourront retournés à l’état sauvage car la plupart n’avaient jamais côtoyer d’autres ours ou même vu d’herbe, ils ne savent pas trouver leur nourriture en autonomie. L’un d’entre eux a été recueilli il y a quelques jours d’un cirque après avoir subi les bombardements en Ukraine. 

Nous avons été très touchés par les sévices que l’homme peur faire subir aux animaux pour l’argent. CE moment n’a fait que renforcer notre sentiment de protéger ces animaux et de les maintenir sauvages, notamment en n’allant plus au cirque !

Le célèbre château de Bran

instrument de torture






l'écrivain Bran Stoker





Au départ, nous n’étions pas partis pour le visiter et comme il n’y avait que très peu de monde nous nous sommes laissé tenter pour en connaitre davantage sur l’histoire de ce château.

Construit entre 1377 et 1382 sur ordre du roi de Hongrie. Le mythe du comte de Dracula vient du roman de l’écrivain irlandais Bran Stocker publié en 1897.

L'Empaleur Vlad III, héros et violence | Raconte-moi l'Histoire
Vlad l'empaleur

Bien que les données historiques ne confirment pas que le comte de Valachie, Vlad Tepes (surnommé Vlad l’empaleur) a vécu dans ce château, nous nous sommes penché de plus près sur l’histoire bien réelle de cette figure « Dracula ».

 Fils de Dracul (signifiant Dragon) qui a vécu en Roumanie au XVe siècle , il était le prince de Valachie. Pour assoir son pouvoir, Vlad va se mettre en tête de créer une nouvelle élite en nommant à des postes clé des hommes du peuple sur lesquels il a tous les droits. Son objectifs étaient d’éliminer les aristocrates valaques qui avaient tués son père. Il fit preuve à leur égard d’une cruauté sans limite et les meurtres se sont multipliés. Son fait le plus marquant a lieu en   lorsqu’il fait empaler puis bruler entre 25000 et 30000 personnes. Têtes tranchées, enfants et vieillards assassinés, opposants empalés…effrayant comme histoire.

Le 9 juillet : randonnée avec les Simones

Le monde est petit ! A l’endroit ou nous étions posé au bord de la rivière, nous retrouvons « envanlifeSimone » avec qui nous avons passés deux jours en Turquie ! Nous resterons deux jours avec eux et ferons une très belle randonnée de 12 kms avec un fort dénivelé.
une rivière=une lessive



Le 10 et 11 Juillet : La transfagarasan, l’une des plus routes les plus extravagantes du monde

Une longue journée de conduite sur l’une des plus belles routes d’Europe, voir du monde : la Transfagarasan. Cette route de 100kms traverse le mont Fagaras. A 2000 mètres d’altitude, il y faisait très froid (2 degrés à 8h30 à notre réveil le lendemain) la glace restait le long de la route.


C’est au début de cette route que nous avons aperçus deux ours, malheureusement venus quémander de la nourriture auprès des gens qui leur jettent de la nourriture par la fenêtre.

Nous avons reçus à plusieurs reprises des alertes SMS sur nos portables de la présence d’ours. Nous poursuivrons le chemin par les fameux lacets dans la montagne qui offrent un joli spectacle et font le plaisir des deux roues !


Lundi 11 Juillet : Sibiu 

L



LA visite de la cathédrale n'étant pas payante pour les enfants, Luce et Paula sont donc allés visiter seules, voici leurs photos.







Avec les voyageuses de Poitiers

Étape entre la Valachie et les Maramures, Sibiu est une ville fondée par les Romains que nous avons d’abord découvert via la gastronomie. On y retrouve Mona et Bleuenne, les deux voyageuses rencontrés quelques jours plus tôt et nous nous donnons rendez vous dans un restaurant traditionnel.  Nous mangeons un très bon ragout avec de la polenta, des champignons farcis, et un dessert, chose que nous n’avions pas eu depuis la Grèce ! Nous nous promenons entre les gouttes d’eau dans les rues pavées jusqu’à l’imposante église évangélique dont la construction a duré deux siècles !




Mardi 12 juillet : la citadelle de Sighisoara


 




en haut du passage des écoliers




maison natale de Dracula

Avant le voyage, je n’avais jamais entendu parler d’elle, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Bien que Charly, en avait un peu marre des villes nous avons été très heureux de découvrir cette citée beaucoup plus petite que Sibiu et plus charmante. On démarre par la tour de l’horloge, mais nous n’avons pas grimper en haut de la tour (14 lei environ 3 euros) pour monter au sommet.

place centrale
Nous avons pris les escaliers des écoliers, un passage avec des marches couvertes construit en 1642 pour protéger les écoliers des intempéries. En haut de cet escalier, il y a une église, un petit cimetière et une école. La citadelle est petite alors ce fut un vrai délice d’arpenter les ruelles avec toutes ses maisons très colorées avec une petite glace artisanale pour le bouquet final !

 

*Les Roms

Tout d’abord nous n’avons pas ressenti de stress ou de danger plus particulièrement qu’ailleurs ou qu’en Franc d’ailleurs. Effectivement il y a des Roms qui vivent en Roumanie, certains dans des sortes de quartiers qu’on pourrait appeler « bidonville » d’autres sont intégrés et ont des maisons et un travail. Nous en avons croisons aux abords de la gare de Sighisoara, mais nous n’avons eu aucun problèmes avec eux. « Rom » est un terme générique utilisé comme tel au niveau européen pour désigner les descendants d’une population originaire de l’Inde, venue s’installer en l’an mille progressivement vers l’ouest jusqu’à l’Europe afin de former 3 groupes : les Sinti, les Kalés et les Roms. Aujourd’hui le nom Rom s’il peut renvoyer à l’ensemble des populations tziganes en Europe est largement utilisé dans les médias pour désigner une minorité d’immigrés d’Europe de l’est, ce qui sème la confusion.

Donc prenons garde, les Roumains ne sont pas des Roms.

 

 Et « Ici l’écologie n’est ni un choix, ni un savant calcul, c’est juste une évidence »

Après la Transylvanie et les Carpates, nous nous dirigerons vers les montagnes des Maramures, à la frontière de l'Ukraine et de la Hongrie.

 

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